Le siège, imposé au port de Hodeïda par la coalition, constitue une grave menace pour des millions de civils, en particulier des enfants et des femmes, car il entrave la livraison de l’aide et l’accès à la nourriture.
La mère de Shuaib et la mère de Abdulrahman ont été victimes de ce siège.
Dans une zone rurale du gouvernorat de Hodeïda, Shuaib, un enfant de quatre ans, souffrait de fièvre et de diarrhée aiguë. Sa mère passait des nuits blanches à côté de lui en attendant qu’il se remette de cette maladie. Elle ne pouvait pas l’emmener à l’hôpital, car il n’y avait pas d’hôpital près de sa région, sauf dans le centre du gouvernorat de Hodeïda. De plus, leur situation financière était très difficile. Le grand-père a du mal de voir son petit-fils dans cet état. Il a donc décidé d’emprunter de l’argent à des voisins pour pouvoir voyager et amener l’enfant à l’hôpital principal de Hodeïda. Mais depuis plus de sept ans, cet hôpital lutte, en fonction de ses possibilités, pour sauver la vie de centaines de patients – enfants, femmes et personnes âgées. En outre, au cours de ces années, l’hôpital a été grandement affecté par le blocus, les frappes aériennes, les pannes de courant et le manque de fournitures médicales. Tout cela l’a empêché d’assurer les soins nécessaires aux patients.
Alors que les médecins examinaient Shuaib devant sa mère et son grand-père, ils ont souligné que l’enfant avait besoin d’antibiotiques spéciaux pour combattre les bactéries qui s’étaient propagées dans son corps. Mais, ces antibiotiques n’étaient pas disponibles à l’hôpital et chères dans les pharmacies. Les médecins n’ont donc pas pu sauver la vie de Shuaib, et l’hôpital n’était pas en mesure de fournir des antibiotiques et des médicaments qui pouvaient sauver la vie de millions de patients qui y venaient. Cette situation était due au siège et aux restrictions arbitraires imposées par les pays de la coalition: les médecins étaient incapables de sauver la vie de Shuaib qui est mort une heure plus tard.
Alors que la mère et le grand-père pleuraient leur enfant, Shuaib qui est mort dans leurs bras, une autre mère suppliait les médecins de sauver la vie de son enfant, Abdulrahman qui était allongé sur l’un des lits de l’hôpital, près du lit où Shuaib est mort. Quand elle a vu le sort de Shuaib et l’état de sa mère et de son grand-père, ainsi que le sort de centaines d’autres enfants qui sont morts, elle a directement pensé au sort de son enfant. Elle se demandait si son enfant subissait le même sort que les autres, jusqu’à ce qu’elle s’effondre et éclate en sanglots, d’autant plus que les médecins lui ont demandé d’aller chercher un médicament rare dans les pharmacies. Elle a cherché partout, dans tous les centres de santé et pharmacies, mais en vain. Les pharmaciens n’ayant pas ce médicament lui ont dit que ce médicament n’était pas disponible sur les marchés yéménites, en raison du siège des pays de la coalition empêchant l’entrée des matériaux nécessaires pour les enfants ainsi que des médicaments.
Le blocus imposé au Yémen par la coalition américano-saoudienne-émiratie est une violation des normes internationales, y compris la Convention des Nations Unies contre la torture. Ces normes et principes internationaux affirment que la responsabilité pénale internationale incombe aux pays de la coalition ayant plongé le Yémen et son peuple dans la famine et causé la mort de milliers de femmes et d’enfants.