- Les Nations Unies ont de nouveau mis en garde contre la gravité de la situation humanitaire au Yémen à la suite de la guerre menée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis depuis près de sept ans.
- Le Programme alimentaire mondial (PAM) annonce une réduction des rations alimentaires pour plus de 8 millions de personnes, alors que 5 millions de personnes menacées de famine continueront de recevoir des rations alimentaires complètes.
- De grandes pénuries alimentaires, annoncées par le PAM, ont touché la moitié de familles. De plus, la dépréciation de la monnaie et l’hyperinflation ont presque conduit à l’effondrement de l’économie.
- Plus de la moitié de la population du Yémen, soit 16,2 millions de personnes, est exposée au risque de faim aiguë, et la moitié des 2,3 millions d’enfants de moins de cinq ans sont exposés au risque de malnutrition, selon les Nations Unies.
- Selon une analyse réalisée en octobre 2021 par les Nations Unies et leurs organisations humanitaires, les taux de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans sont les plus élevés jamais enregistrés dans certaines parties du Yémen, avec plus d’un demi-million de cas dans les régions du sud.
- L’analyse indique également que des enfants sont tués ou mutilés dans la guerre de la coalition saoudienne contre le Yémen, et que la destruction et la fermeture d’écoles et d’hôpitaux ont perturbé l’accès à l’éducation et aux services de santé, ce qui augmente la vulnérabilité des enfants et menace leur avenir.
- Elle a noté qu’environ 2,3 millions d’enfants de moins de cinq ans devraient souffrir de malnutrition aiguë en 2021. Il est aussi prévu que 400 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère et meurent s’ils ne reçoivent pas de traitement urgent.
- Il y a une augmentation des taux de malnutrition aiguë et aiguë sévère de 16% et 22%, respectivement, chez les enfants de moins de cinq ans en 2020, selon les nouveaux chiffres de l’ONU expliquant que la malnutrition nuit au développement physique et mental de l’enfant, en particulier au cours des deux premières années de sa vie. Et ce handicap persiste et contribue à la pauvreté et à l’inégalité des chances.
Santé
- Au cours des six dernières années, le secteur de la santé au Yémen s’est considérablement effondré en raison des attaques militaires des États de la coalition contre plus de 525 établissements de santé, dont certains ont été détruits et d’autres gravement endommagés. En plus de cela, le blocus (terrestre, maritime et aérien) a imposé des restrictions sur les importations de médicaments et de fournitures sanitaires, en particulier les médicaments indispensables pour des patients souffrant de maladies chroniques. Au cours de la septième année de guerre au Yémen, les pays de la coalition ont continué de cibler un certain nombre de structures sanitaires, selon des statistiques préliminaires indiquant la destruction de plus de 12 établissements et centres de santé.
- La souffrance humanitaire au Yémen s’est encore aggravée au cours de la septième année de guerre, en particulier lorsque les Nations Unies et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont décidé de réduire l’aide sanitaire, de cesser de fournir des incitations financières à des dizaines de médecins. En outre, l’OMS a suspendu son soutien aux centres de santé qu’elle avait soutenus pendant les six dernières années.
- Un certain nombre d’établissements de santé ont cessé en 2021 d’accomplir leurs tâches humanitaires et leurs services fournis aux citoyens, en particulier dans les campagnes et les villages en raison du manque du carburant. C’était l’une des cartes de guerre utilisée par les pays de la coalition qui ont continué cette année d’arrêter et détenir les navires chargés de dérivés du pétrole pour nuire au travail des hôpitaux et centres de santé.
- Le ministère de la santé s’est adressé à plusieurs reprises à la communauté internationale, surtout aux Nations Unies et aux organisations internationales travaillant dans le domaine de la santé, pour mettre en garde contre la grave pénurie de médicaments. Sachant que ces médicaments sont indispensables à la vie de millions de femmes et d’enfants, en particulier ceux atteints de tumeurs cancéreuses, de maladies cardiaques, de malnutrition et d’autres maladies nécessitant des médicaments et des traitements permanents tels que les solutions de dialyse et de cathéters.
- L’ONU et l’OMS ne se sont pas préoccupées par l’application de l’accord conclu sur la mise en place d’un pont médical pour transporter les patients yéménites nécessitant du traitement médical l’étranger. Cet accord aurait été le dernier refuge pour des milliers de patients cherchant à sauver leur vie d’une mort certaine, ce qui prouve le manque de sérieux de l’ONU et de ces organisations face aux souffrances du peuple yéménite.
Eau potable et irrigation
- Un certain nombre d’épidémies, telles que le choléra, la dengue, la thalassémie et autres sont apparues au Yémen, en plus des maladies de peau touchant des dizaines de personnes, en particulier dans les régions qui étaient la cible des frappes aériennes visant des installations d’eau et des réservoirs d’eau potable.
- Faute de dérivés du pétrole aidant les citoyens à pomper l’eau du sol, des millions de Yéménites continuent de souffrir de la difficulté d’accéder à l’eau potable. Les principaux responsables ce cette souffrance étaient les pays de la coalition qui ont arrêté et empêché les pétroliers d’arriver au Yémen.
Education
- La situation de l’enseignement supérieur, technique, professionnel et de base au Yémen continue de se détériorer considérablement, en raison du ciblage délibéré des écoles, des instituts et des universités par les pays de la coalition de guerre dirigée par les États-Unis, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis au cours de cette septième année de guerre. Plus de 71 établissements d’enseignement ont été endommagés, dont certains étaient complètement détruits et d’autres gravement endommagés. Cet effondrement dans le secteur d’enseignement s’est largement répercuté sur l’éducation et sur la capacité intellectuelle et scientifique des étudiants.
Déplacement interne
- Les pays de la coalition ont fait des camps de déplacés des cibles militaires. Ils ont mené des attaques aériennes contre plusieurs camps de déplacés, tuant et blessant des centaines de personnes, pour la plupart des femmes et des enfants.
- Le Haut-commissariat des Nations Unies pur les réfugiés (HCR) affirme avoir «enregistré le déplacement de 1 200 familles à la suite de la guerre au Yémen au cours des deux premières semaines de cette année 2022».
- Le nombre de personnes déplacées de mars 2021 à mars 2022 est estimé à plus de (1 662 026) un million, six cent soixante-deux mille et vingt-six personnes déplacées, soit 209 383 familles déplacées. C’était le résultat de l’escalade militaire des pays de la coalition, qui a ciblé, cette année, de nombreux villages et villes, notamment à Hodeïda, al-Jwaf, Marib, Hajjah et Saada.
Agriculture et Cheptel
- Au cours de la septième année de guerre contre le Yémen, les pays de la coalition ont continué de cibler délibérément de nombreuses zones agricoles et fermes d’élevage: plus de 1 915 champs agricoles et plus de 18 bâtiments d’élevage de poulets et de bétail ont été pris pour cible cette année. Le blocus total et les opérations militaires visant les installations agricoles et l’élevage ont entraîné une hausse record des prix de produits agricoles, d’autant plus qu’un certain nombre de ces installations ont été arrêtées en raison des restes de sous-munitions issues d’armes à dispersion ou du manque d’eau d’irrigation. En outre, un certain nombre de familles d’éleveurs ont arrêté de travailler de peur d’être la cible de l’aviation de la coalition.
Prisons (maisons de correction)
- Les infrastructures pénitentiaires ont fait l’objet de bombardements directs par des avions de combat de la coalition causant des ravages et destructions à des degrés divers. Par ailleurs, les attaques terroristes – menées par Daech, al-Qaida et autres, contre des maisons de correction, dans les zones qu’ils contrôlent (Aden, Mukalla, Lahjj, Taïz, Radaa, Amran, al-Mahweet)- ont conduit au pillage et à l’incendie de toutes les machines, unités de soins et matériaux destinés à la réhabilitation dans toutes les prisons mentionnées.
- En janvier 2022, les avions de combat de la coalition dirigée par les États-Unis, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont ciblé le bâtiment de la prison de réserve, dans le gouvernorat de Saada, détruisant complètement le bâtiment sur la tête des détenus, tuant 93 prisonniers et blessant grièvement plus de 270 autres.
Les prisonniers yéménites sont mal traités dans les prisons saoudiennes dirigées par leurs agents au Yémen
- Les pays de la coalition et leurs mercenaires pratiquent toujours et de façon systématique le meurtre et la torture sous toutes ses formes contre les prisonniers de l’armée et des comités populaires. Le 12 mars 2022, le régime saoudien a tué deux prisonniers en violation des règles et des dispositions du droit international, précisément de la troisième Convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre. Les deux prisonniers étaient (Hakem Matari Yahya al-Batini et Haidar Ali Haidar al-Gayani).
- Le dossier des prisonniers est toujours au point mort, car les mercenaires yéménites ne peuvent pas prendre décision sans l’autorisation des pays de la coalition surtout de l’Arabie saoudite. Malgré les initiatives et les concessions faites par le Comité national des affaires des prisonniers, engagé par le gouvernement de salut national pour traiter ce dossier et libérer tous les prisonniers, les Nations Unies qui supervisent ce dossier n’ont rien fait.
- Au cours de la septième année d’agression, 400 prisonniers de l’armée et des comités populaires ont été libérés dans 60 opérations d’échange locales, contre 80 opérations échouées sous pressions saoudiennes, malgré le consensus sur l’échange des prisonniers avec les personnes concernées.
Expatriés en Arabie Saoudite et aux Emirats arabes unies
- Le régime saoudien annule les contrats de travail des expatriés yéménites vivant dans les régions du sud sans justification légale, en confisquant leurs biens et leurs magasins. Avant d’être expulsés de force, des milliers d’expatriés sont arrêtés et envoyés dans des prisons d’expulsion, où ils sont torturés avec divers types de torture.
- Le régime saoudien tue cinq expatriés accusés de collaborer avec le gouvernement de Sanaa, et a confisqué leurs biens.
- En 2021, les autorités saoudiennes ont lancé une campagne d’expulsion de 2 000 résidents yéménites d’Arabie saoudite, sous prétexte qu’ils ont violé les lois du séjour. Pour le moment, le nombre d’expulsés a atteint plus de 600 000 personnes, selon Human Rights Watch.
- En septembre 2021, les autorités saoudiennes ont arrêté l’expatrié yéménite Abdulsamad Al-mohammadi, qui vivait en Arabie saoudite depuis 20 ans. Elles l’ont torturé à mort, puis ils ont confisqué ses biens commerciaux et perquisitionné son domicile, en terrorisant sa famille et ses enfants. Elles ont même confisqué les biens familiaux tels que les bijoux et certains objets de valeur.
- Le régime émirati a arrêté un certain nombre d’expatriés et d’investisseurs yéménites, les a emprisonnés dans des prisons de sécurité privées. Il leur a fabriqué des accusations de toutes pièces selon lesquelles ils soutenaient le gouvernement de Sanaa. Parmi les détenus les plus connus, dans les prisons du régime émirati, figure le nom de M. Abdulfattah Al-quhali qui possédait une usine de marbre. Il est toujours en détention, et ses biens sont confisqués.
Réservoir de pétrole flottant, FSO Safer
- Au cours des six dernières années, le Conseil politique suprême et le gouvernement de salut national ont demandé aux Nations Unies de respecter l’accord conclu sur l’entretien du réservoir flottant de pétrole et de cesser de mettre des conditions en dehors de cet accord. Mais en réalité, leur manque de sérieux dans le suivi et l’application de l’accord reflète son indifférence envers la pollution de l’environnement en cas de fuite de pétrole.
- Au cours de la septième année de guerre au Yémen, le Conseil politique suprême et le gouvernement de salut national ont exhorté l’ONU et ses organisations à accélérer l’entretien du pétrolier Safer, avertissant que le pétrolier représenterait une bombe à retardement s’il n’est pas entretenu, et que son explosion serait une destruction de la vie marine. Ils ont souligné que les pays de la coalition de guerre, dirigée par les États-Unis, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis et leurs mercenaires, étaient ceux qui entravaient jusqu’à présent le déchargement du réservoir flottant de pétrole de Safer dans la mer rouge.
- Le 3 mars 2022, l’ambassadeur des Pays-Bas au Yémen, Peter Dirk, a révélé sa visite au Yémen en disant : « Je me suis rendu à Sanaa et à Hodeïda en vue d’aider à trouver une solution urgente à la menace imminente provenant du pétrolier (Safer) pour empêcher une importante fuite du pétrole marée menaçant les moyens de subsistance au Yémen ainsi que l’écosystème de la mer Rouge.». Lors de cette visite, il a remis au Conseil politique suprême la «Vision des Nations Unies sur le dossier du pétrolier (Safer)», qui a été étudiée et rétablie une fois pour toutes par le Conseil et par le gouvernement de salut national, et renvoyé aux Nations Unies.
- Le 5 mars 2022, Conseil politique suprême a confirmé qu’un protocole d’accord avait été signé avec les Nations Unies sur le mécanisme d’entretien du pétrolier (Safer), soulignant que cet accord visait à éviter toute catastrophe dans les eaux de la mer rouge.
- Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le rapport de l’Équipe nationale de la communication externe intitulé: « Catastrophe humanitaire au Yémen… Honte à l’humanité», six ans de guerre contre le Yémen ↑