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Equipe Nationale De La Communication Externe - Yémen

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Rapport Annuel ( Mars 2022 ) Actions Humanitaires en Ukraine… Et souffrance au Yémen – LA SITUATION ECONOMIQUE[1]

  1. Depuis le début des opérations militaires contre le Yémen, menées par les pays de la coalition le 26 mars 2015, le secteur économique était la première cible directe de leurs frappes aériennes. Ce secteur a été également visé par l’imposition d’un blocus total et des restrictions arbitraires, ce qui a entraîné une détérioration significative de la situation économique yéménite, affectant directement la vie de citoyens et augmentant considérablement leurs souffrances.
  2. Ils ont occupé un certain nombre de gouvernorats dans le sud du pays et une partie des provinces du nord (Marib) afin de contrôler les secteurs les plus vitaux tels que le pétrole et le gaz, les ports maritimes, aériens et terrestres. Ils ont pratiqué des politiques systématiques servant leurs intérêts au détriment de l’économie nationale, ce qui a grandement impacté la vie de millions de citoyens yéménites.
  3. Les pays de la coalition ont causé d’importants dommages aux capacités de production du secteur économique du Yémen, malgré les appels des organisations de défense des droits de l’homme qui ont exhorté les Nations Unies à neutraliser l’économie et à éviter de l’utiliser comme moyen de guerre, en raison de son impact sur la vie de millions de civils. Il importe de rappeler que les règles et dispositions du droit international affirment que cibler l’économie comme moyen de guerre est un crime de guerre.
  4. Les mesures arbitraires et les restrictions prises et imposées par les pays de la coalition ainsi que le ciblage direct des infrastructures commerciales, industrielles, agricoles, piscicoles et animales ont provoqué une baisse de production de tous les secteurs et activités économiques. Pendant les années de la guerre déclenchée en mars 2015 contre le Yémen, l’économie nationale a subi des pertes importantes et connu des taux de croissance négatifs dont les indicateurs sont tombés au niveau le plus bas. Les pays de la coalition ont également pris d’autres mesures visant à affamer le peuple yéménite, telles que le transfert de la Banque centrale du Yémen vers Aden, le blocus (terrestre, maritime et aérien) sur les activités économiques et commerciales, les restrictions arbitraires imposées à l’importation de dérivés du pétrole et de produits alimentaires, l’impression illégale de milliards de billets de banque…
  5. Au cours de la septième année de guerre au Yémen, la situation économique s’est considérablement détériorée, entrainant une augmentation des souffrances humaines parmi les familles en particulier et la société yéménite en général. Tout cela était le résultat de la poursuite de la guerre, menée par l’Amérique, l’Arabie saoudite et les Emirats, et du ciblage continu des infrastructures économiques, ainsi que des restrictions arbitraires et d’autres mesures qui ont conduit à l’effondrement de l’économie yéménite et créé de profondes crises humanitaires et sociales, sans oublier les milliers de travailleurs qui ont été licenciés. En effet, le cycle économique du Yémen a été arrêté en raison de l’interdiction -imposée par les pays de la coalition au gouvernement de salut national et au secteur privé- d’importer ou d’exporter divers matériaux et produits internes et externes, ainsi que de la destruction complète ou partielle des installations économiques.
  6. Les pays de la coalition et leurs mercenaires au Yémen ont délibérément pillé les recettes d’exportation de pétrole brut du Yémen, estimées au cours de l’année 2021, à 176 milliards de dollars.
  7. Ces facteurs et d’autres ont fait que l’économie locale s’est contracté de plus de 50%, et que le taux de change de la monnaie nationale s’est détérioré de plus de 186%: le rial a perdu une grande partie de son pouvoir d’achat. De ce fait, la production économique du Yémen a perdu 126 milliards de dollars, et le PIB par habitant a diminué d’environ deux tiers: la classe moyenne s’est érodée, en particulier le segment des employés dépendant du salaire gouvernemental comme principale source de revenus, interrompu depuis 2016. A cela s’ajoutent la forte détérioration du système de services sociaux de base, la baisse des revenus pétroliers représentant 70% des revenus du pays, et l’augmentation du taux de chômage de plus de 35% et du taux de pauvreté de plus de 80%.

Dossier des salaires

  1. Plus d’un million et deux cent mille employés de l’Etat ne touchent plus leurs salaires depuis le transfert du siège de la Banque centrale de la capitale Sanaa au gouvernorat d’Aden en août 2016. La question des salaires est en effet liée, depuis cette date, à des calcules politiques internationaux et à des calcules et intérêts des partis et des régionalistes. Et cela arrive à une période où les fonctionnaires souffrent des conditions de vie critiques et déplorables. Cela menace de perturber et d’empêcher les institutions de l’Etat, que ce soit dans les provinces du nord ou dans les provinces du sud, d’accomplir leur travail, en particulier celles de services, ce qui risque de paralyser le mouvement de la vie dans tout le pays.
  2. La poursuite de la guerre par les pays de la coalition et leur escalade militaire, en 2021 et au début de 2022, vise à s’en prendre au peuple yéménite lorsqu’ils ont empêché l’entrée de navires appartenant au secteur privé, et chargés de la nourriture, des produits pharmaceutiques et des dérivés du pétrole. Tout cela a conduit à une situation économique et de vie catastrophique, devenue la pire situation depuis des décennies. Le taux élevé de chômage, ajouté à l’interruption des salaires, a suscité une montée du mécontentement populaire contre la communauté internationale. C’est alors que des voix en faveur d’une solution radicale à la crise et à la fin des souffrances se sont levées.
  3. Les salaires des enseignants, notamment dans les régions contrôlées par le gouvernement de salut national ne sont toujours pas payés, malgré leurs efforts faits pour assurer la continuité du processus éducatif. De plus, la suspension des dépenses de fonctionnement des établissements d’enseignement a entrainé de graves dommages aux écoles, aux universités publiques et aux instituts fonctionnels et techniques, ce qui a eu un impact significatif sur le droit des enfants à l’éducation.
  4. Les provinces yéménites sous occupation saoudo-émiratie ont été témoins de manifestations, de rassemblements populaires et d’appels à la grève et à la désobéissance civile sur fond de crise salariale due à la mauvaise gestion des ressources de l’État. Dans les zones occupées, des milliards de riyals ont été injectés pour créer le désordre dans le pays : guerre des intérêts, achat de loyauté… Mais, cela ne s’arrête pas là. Les dirigeants de mercenaires de la coalition ont dérobé plus de 85% des revenus du Yémen, provenant du gaz, du pétrole brut, des ports, des taxes et des douanes, qui sont transférés dans leurs propres comptes à l’étranger; et cela a été planifié et facilité par la coalition de guerre dirigée par les États-Unis.

Ciblage de la monnaie nationale et son effondrement

  1. Les pays de la coalition de guerre contre le Yémen ont commis de multiples crimes économiques visant délibérément la valeur d’achat de la monnaie nationale dans le but de porter atteinte à la vie des citoyens et à la stabilité économique du pays. Ils ont transformé l’infrastructure de l’économie yéménite en cibles militaires depuis le premier moment de leur agression et de leur blocus, violant ainsi les lois internationales, sans aucun respect pour les règles et l’éthique de la guerre. En parallèle à la guerre militaire qui a été déclenchée contre le Yémen le 26 mars 2015, ils ont lancé une guerre économique et imposé un siège au peuple yéménite, déçu par le silence et la complicité de la communauté internationale.
  2. Le taux de change de la monnaie locale par rapport aux devises étrangères s’est détérioré au point que le riyal a perdu une grande partie de son pouvoir d’achat. Cela a eu pour conséquence d’affecter les moyens de subsistance des citoyens, de provoquer une hausse des prix des produits alimentaires et une aggravation de l’insécurité alimentaire, ainsi qu’une crise des dérivés du pétrole, fabriquée par la coalition (américano-saoudienne-émiratie) qui était la responsable de la guerre économique contre le Yémen.
  3. Avec chaque progrès dans la résolution de la situation humanitaire au Yémen, les efforts faits pour mettre fin à la guerre achoppent toujours sur l’aspect économique que les pays de la coalition utilisent pour faire une différence à la table des négociations. Ils poussent, par exemple, leurs mercenaires à imprimer des centaines de milliards de riyals en dehors de la politique bancaire.
  4. La décision d’interdire la circulation et la possession des billets de banque imprimés illégalement par les mercenaires de la coalition de guerre contre le Yémen a conduit à la stabilité du taux de change du dollar dans les provinces sous le contrôle du Conseil politique suprême de Sanaa: le dollar n’a pas dépassé le seuil de 600 riyals.
  5. Les pays de la coalition et leurs mercenaires ont imprimé de faux billets de banque identiques au billet de 1 000 riyals imprimé par consensus en 2017 et en ont fait circuler de grandes quantités dans les provinces situées sous leur contrôle. En effet le montant d’argent imprimé, sur ordre des pays de la coalition jusqu’en juin 2021, était de cinq billions et 320 milliards de riyals, soit l’équivalent de trois fois l’argent émis par la Banque centrale de Sanaa de 1964 à 2014.
  6. La politique monétaire défaillante et l’impression de monnaie sans couverture économique ni juridique ont provoqué l’effondrement de la valeur du riyal yéménite par rapport au dollar dans les provinces sous le contrôle de l’occupation saoudo-émiratie. Cela a conduit, par conséquent, à une forte baisse des réserves monétaires étrangères de la Banque centrale d’Aden et impacté sa capacité à répondre aux besoins du marché en devises étrangères. Ainsi, le pouvoir d’achat a été fortement affecté dans les gouvernorats du sud. A Aden, le taux de change a atteint 1800 riyals pour un dollar US, tandis qu’à Sanaa, le taux de change est maintenu à un niveau stable et équilibré, 600 riyals contre un dollar.
  7. La commission de transfert de fonds entre Sanaa et Aden a dépassé 150%, ce qui a obligé les citoyens à se tourner vers les devises étrangères dans leurs envois d’argent.
  8. En plus de l’effondrement accéléré du riyal yéménite, le gouvernement de Hadi a augmenté les droits de douane du dollar dans les transactions douanières, de 250 riyals à 500 riyals. C’était une décision absurde prise dans le contexte d’une guerre économique. Il s’agissait d’une procédure systématique et arbitraire visant tous les Yéménites. Cette décision irresponsable a donc conduit à la pénurie de produits alimentaires et pharmaceutiques sur le marché yéménite, ce qui a aggravé la situation en augmentant davantage le taux de pauvreté et de chômage.

Pétrole et gaz

  1. Les pays de la coalition ont poursuivi leur siège injuste par la piraterie maritime visant à entraver l’arrivée des pétroliers au port de Hodeïda, et ces actes ont aggravé les souffrances des Yéménites dans divers domaines de la vie. La compagnie pétrolière yéménite a estimé les pertes directes de l’économie nationale, dues à la différence des coûts de carburant causée par le blocus, à plus de 600 millions de dollars depuis le début de 2021, tandis que les pertes indirectes sont estimées à plus de 12 milliards de dollars.
  2. La crise des dérivés du pétrole se poursuit année après année, laissant ses effets négatifs sur la vie des citoyens. Elle jette par conséquent une ombre sombre sur les différents aspects économiques et de service, dans un pays confronté à des conditions de vie difficiles à cause d’une guerre continue depuis sept ans. Pas la peine de rappeler que le pétrole et ses dérivés sont liés à la continuité de l’activité de tous les secteurs économiques et de services, en particulier les secteurs de la santé dont dépend la vie des citoyens. Or, les pays d’agression tentent toujours de jouer avec la carte des dérivés du pétrole afin de réaliser ce que leur arsenal militaire a échoué. Ils tuent ainsi tous les aspects de la vie au Yémen et paralysent complètement l’économie yéménite, parce qu’ils savent à quel point le secteur économique et de services est lié aux dérivés du pétrole qui constituent la dynamo de l’économie. Leur impact économique peut se traduire de la manière suivante:
  • Les tarifs de transport augmentent entre 70 à 150%, une augmentation estimée à 180% depuis le milieu de l’année dernière, en particulier les frais de transport entre les villes et les provinces;
  • Les variations mensuelles continues des prix des carburants ont entrainé une perturbation des prix des produits alimentaires de base (blé, farine, sucre, riz, huile), en plus d’une hausse significative de l’inflation de plus de 60 %;
  • Les prix de médicaments s’élèvent à 53%;
  • Les cultures agricoles ont été endommagées, et plus des deux tiers du secteur agricole ont été touchés, soit quelque 1,2 million d’agriculteurs concernés dans diverses provinces;
  • Les prix de l’électricité des secteurs privés augmentent considérablement, vu la fermeture complète des centrales électriques publiques;
  • Les prix de l’eau transportée par des camions pour les maisons augmentent aussi entre 100 et 300%.
  • 2 000 stations-service sont fermés;
  • Faute de carburant, plus de 1 000 installations industrielles ont été suspendues;
  • Plus de 5 400 hôpitaux et centres de santé souffrent du manque de carburant;
  • Plus de 22 975 projets d’approvisionnement en eau ont été suspendus;
  • Plus de 79% du secteur des télécommunications a été suspendu;
  • Plus de 85% des centrales électriques ont été fermées;
  • Plus de 1 265 véhicules de transport de déchets ont arrêté leurs services;
  • Depuis le début de la guerre, les pays de la coalition ont délibérément pris le contrôle des zones pétrolières du Yémen dans le but de s’emparer du pétrole et de piller les revenus du pétrole brut. Ils ont également perturbé l’oléoduc d’exportation de pétrole reliant Safer (à Marib) au port de Ras Issa (à Hodeïda) pour priver les régions, contrôlées par le Conseil politique suprême, de ces revenus;
  • Les ports d’exportation et les installations de production de pétrole et de gaz sont sous le contrôle des pays en guerre contre le Yémen, et qui s’efforcent de drainer et de piller les revenus de ces installations. Sachant que ces revenus peuvent: couvrir les salaires des employés de l’État, financer les importations de produits de base, calmer les fluctuations des taux de change, réduire l’inflation, restaurer l’économie nationale et atténuer la crise humanitaire dans toutes les régions du Yémen;
  • Les pertes directes et indirectes du secteur du pétrole et des minéraux ont dépassé 57 milliards, 276 millions et 613 000 dollars;
  • Le soi-disant gouvernement de Hadi, soutenu par la coalition, continue de piller délibérément les ressources pétrolières de l’État. Les recettes d’exportation de pétrole brut sont estimées à 2 milliards de dollars en 2021.
  1. Les pays de la coalition, les Nations Unies et leurs organisations ne se sont pas souciés des avertissements, des appels, des rassemblements et de toutes les déclarations faites contre la détention de pétroliers aboutissant à l’arrêt de divers secteurs d’activité. Cela vise donc à priver le peuple yéménite de son droit légitime à l’importation du carburant, comme si le Yémen ne faisait plus partie de ce faux monde basé sur l’hypocrisie et les intérêts

Installations industrielles et de production

  1. La coalition des pays en guerre contre le Yémen continue de cibler directement les installations économiques et de services afin de maximiser les souffrances humanitaires du peuple yéménite.
  2. Les installations industrielles et de production ont subi des pertes importantes au cours de la septième année de guerre menée par la coalition qui a lancé des centaines de frappes directes (aériennes et maritimes) sur diverses installations économiques. Elle a indirectement ciblé le pays par un blocus et des restrictions arbitraires afin d’affamer et de tuer le peuple yéménite. Toutes ces pratiques ont conduit à une baisse significative de la production du marché local et à la suspension d’une grande partie de celui-ci. Nous évoquons comme suit la destruction systématique de ces installations:
  • Destruction et endommagement de: (3) aéroports, (2) ports, (13) centrales et groupes électrogènes, (15) réseaux et stations de communication, et (469) réservoirs et réseaux d’eau;
  • Destruction et endommagement de: (6) usines, (10) camions-citernes, (1 436) établissements commerciaux, (18) bâtiments d’élevage de volailles, (1 828) véhicules de transport, (8) bateaux de pêche, (66) magasins d’alimentation, (4) stations-service, (9) marchés et (117) camions d’approvisionnement alimentaire;
  • Dans un dangereux précédent visant à isoler le Yémen du monde extérieur, les avions de combat de la coalition ont ciblé le bâtiment des télécommunications, situé à Hodeïda où se trouve la Passerelle Internet internationale, considérée comme le principal point qui fournit le Yémen d’internet. L’interruption du service Internet dans toutes les provinces yéménites a paralysé entre autres les opérations interbancaires et isolé les banques du Yémen du secteur financier international. De plus, cela a eu un impact grave sur beaucoup de Yéménites qui comptaient pour vivre sur l’envoi de fonds de l’étranger;
  • L’organisation de surveillance de l’internet Net-blocks a estimé que les pertes matérielles du total des pannes de services d’Internet au Yémen se sont élevées à environ 4 millions de dollars par jour;
  • 1,4 milliard de dollars de pertes dans le secteur des télécommunications à la suite du ciblage direct des avions de la coalition de guerre contre le Yémen;
  • Un milliard et 948 000 dollars de pertes dans le secteur de l’électricité dues au ciblage direct de la coalition.

  1. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le rapport de l’Équipe nationale de la communication externe intitulé: « Catastrophe humanitaire au Yémen… Honte à l’humanité», six ans de guerre contre le Yémen

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