La maison de la famille des Subaians, située au village d’al-Khashaa, dans la vallé d’Abeidah, dans le gouvernorat de Marib, a été sauvagement attaquée par un groupe terroriste lié au parti d’Islah. Une fille de la famille racontait avec des larmes coulant sur ses joues, en disant:” nous croyions que notre maison avait été frappée par l’aviation de la coalition, mais nous avons été surpris qu’il s’agissait d’une attaque menée par des groupes terroristes appartenant au parti d’Islah. Ils disent avoir entendu que mon frère ouvrait et écoutait un Zamil (chant de guerre chanté par les Houthis), et que mon père regardait la chaine de télévision des Houthis, Al-Massirah. Pour cela, nous avons été accusés d’avoir de la sympathie pour les Houthis. Quelle brutalité de massacrer une famille pour cette raison!”. ” Nous aimons notre patrie et nous espérons que la guerre prendra fin et que la paix régnera.” a-t-elle ajouté.
Les bruits des obus résonnaient dans toutes les pièces. Les enfants, leur père, leurs oncles, leurs cousins et leur grand-mère sont tous coincés dans la maison. Des heures après, la grand-mère voulait explorer de près ce qui s’était passé. Elle a vu une destruction massive, partout dans la maison. Son fils l’appelait à haute voix :”reviens maman, reviens pour calmer les femmes!”. Avant qu’il n’ait fini sa phrase, un obus enflammé a traversé la poitrine de sa mère. Il s’est vite dirigé vers elle pour ramasser et couvrir les morceaux de son corps avec son châle. Les bombardements se poursuivaient, les femmes pleuraient, et les enfants hurlaient de panique. Il a couru ensuite vers eux et les a trouvés blessés, à la main, à la jambe ou au ventre, par les morceaux des obus. Il leur a fait des pansements simples avec les voiles que les femmes portaient sur la tête. Après, il s’est retourné vers ses frères et ses neveux, coincés dans une autre pièce. Il a trouvé l’un de ses frères entre la vie et la mort, après une blessure au ventre. Peu après, son frère est mort. Quelques minutes plus tard, le groupe terroriste s’est approché et a pris d’assaut la maison. Les hommes (le Cheikh Muhsen Saleh Subaian, son frère, ses enfants et ses neveux) ont été retirés et mis dans un coin, puis tués d’une rafale de balles, devant les filles. Leur sang a coulé jusqu’à ce qu’il couvre les murs de la salle.
Seules trois filles ont survécu à ce massacre. Mais, elles se battent encore contre le souvenir amer de cette tragédie.