- Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a déclaré que la situation humanitaire au Yémen était catastrophique et tragique, et qu’elle continuerait à se dégrader dans toutes les provinces de la République, malgré la trêve annoncée en avril 2022, en raison des effets et des répercussions de la guerre menée contre le Yémen par les pays de la coalition dirigés par les États-Unis, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
- Les rapports du (OCHA) indiquent que près de 4,8 millions de personnes (sur 30 millions d’habitants au Yémen) souffrent d’au moins un handicap, et confirment que le nombre réel des handicapés est plus élevé sur le terrain que l’année 2014 où le nombre de citoyens handicapés était de 3 millions.
- Le rapport de l’Organisation mondiale des personnes handicapées fait part de son inquiétude face à « l’augmentation spectaculaire » du nombre des personnes à besoins spécifiques au Yémen et à la fragilité de leur situation. C’est la catégorie sociale la plus touchée, dans un pays dévasté par sept années de guerre. Le rapport a mentionné, à titre d’illustration, la catégorie des « malentendants », les personnes souffrant des handicaps causés par l’utilisation d’armes explosives (frappes aériennes, mines, etc.) et d’autres dont les membres ont été amputés à la suite de l’explosion de ces armes, sachant que ces handicaps et autres ne sont pas inscrits sur les listes des victimes de la guerre au Yémen.
- Le rapport de l’Organisation confirme l’effondrement majeur du système de la santé au Yémen, qui a un impact considérable notamment sur la catégorie des personnes à besoins spécifiques. Ces personnes sont« les plus touchées par la guerre » puisqu’elles ont de «grandes difficultés à accéder aux services de santé et aux centres hospitaliers », en plus du manque de financement et d’équipements nécessaires dans ces établissements. Le rapport a également noté que la guerre au Yémen a entraîné la mort directe de près de 380 000 personnes et qu’une grande partie de la population vit dans des conditions de vie précaire, proches de la famine.
- La lenteur de l’ONU à décharger et à entretenir le réservoir du pétrole flottant Safer, ancré au large des côtes yéménites en mer rouge, laisse présager une menace sérieuse d’une catastrophe environnementale dans la région.
Souffrance Continue des Prisonniers
- Le Comité national des affaires des prisonniers a fait une déclaration expliquant que l’initiative présumée du régime saoudien concernant la libération de 163 détenus n’était qu’un mensonge, car, après vérification, ces détenus n’appartiennent pas aux membres des forces de l’armée yéménite. De plus, le Comité international de la Croix-Rouge, après avoir rendu visite aux détenus, rappelle que leur nombre n’est que 126 détenus et non 163 comme annoncé par le régime saoudien.
- Le Comité national des affaires des prisonniers confirme avoir reçu du Comité international de la Croix-Rouge les listes des noms de détenus qui seront libérés, selon la déclaration du régime saoudien. Au vu de ces listes, le Comité national a comparé ces noms avec la base de données des prisonniers de l’armée et des citoyens yéménites, et voici les résultats:
- Tous les détenus ne sont pas des prisonniers de guerre, à l’exception de cinq d’entre eux et de quatre pêcheurs enlevés en mer Rouge. C’est-à-dire que les autres noms fournis ne sont pas connus ou enregistrés auprès du Comité national des affaires des prisonniers, qui s’est pourtant félicité de la libération de n’importe quel détenu yéménite, sous réserve qu’il y ait une coordination avec les autorités concernées au sein du Ministère des affaires étrangères et des expatriés et du Ministère des droits de l’homme;
- Parmi les noms des détenus figurent neuf étrangers de nationalité africaine, qui n’ont rien à voir avec les prisonniers de l’armée yéménite;
- Le dossier des prisonniers est un dossier humanitaire qui ne devrait pas être exploité à des fins de contournement ou de chantage;
- Le Comité refuse les tentatives du régime saoudien de politiser le dossier des prisonniers en exploitant les travailleurs yéménites ou les détenus de différentes nationalités pour les présenter comme prisonniers de guerre;
- Le Comité a unilatéralement mis en œuvre plusieurs initiatives humanitaires: il a déclaré avoir libéré plus de 400 prisonniers de guerre des forces de la coalition et des mercenaires sans tapage médiatique, parce qu’il considère le dossier des prisonniers comme une question humanitaire par excellence;
- Il a dénoncé la position de l’envoyé de l’ONU au Yémen, qui a salué la pièce de théâtre jouée par le régime saoudien dans la libération des prisonniers “affiliées” aux forces de l’armée yéménite, et indiqué que la déclaration de l’envoyé de l’ONU a fait preuve d’une duplicité scandaleuse;
- Plus de deux mois se sont écoulés depuis l’accord sur l’échange des prisonniers sous les auspices de l’ONU, qui n’a pu réaliser que 20% de l’affaire (l’échange des listes), et ce, à cause des atermoiements des pays de la coalition et de leurs mercenaires qui rejettent toutes les solutions proposées. L’ONU aurait dû prendre des mesures fermes à cet égard au lieu d’aller avec, s’ils étaient vraiment sérieux quant à la mise en œuvre de l’accord.