Bien que le Yémen traverse “la plus grande crise humanitaire au monde”, selon les Nations Unies, les conditions de vie se dégradent de plus en plus du fait de la poursuite de la guerre de la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite et les Emirats pour la sixième année consécutive, et ce avec le soutien américain et britannique.
A cause de l’embargo imposé par les pays de la coalition, le Yémen est confronté à la Covid-19 en l’absence de médicaments et de fournitures médicales. De plus, le secteur de santé avait été déjà effondré et détruit par les raids lancés par leurs avions.
Les pays coalisés ont joué un rôle crucial dans l’émergence et la propagation du coronavirus au Yémen lorsqu’ils ont commencé à expulser de l’Arabie Saoudite et des Emirats des expatriés Yéménites et d’autres nationalités vers le Yémen, sans effectuer des tests d’infection du virus.
La transmission de l’épidémie du coronavirus au Yémen a été utilisée comme moyen de guerre par les pays de la coalition sans respecter les obligations légales et morales contenues dans le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme criminalisant la pratique de tels actes.
L’épidémie du coronavirus est apparue dans différentes régions et gouvernorats dont le district de Sanaa. Le ministère de la santé travaille depuis pour fournir des soins médicaux aux cas infectés et surveiller les personnes en contact, notamment dans leur entourage familial et professionnel. Selon le ministère, le taux de guérison de Covid-19 atteint plus de 80% des cas confirmés, au district de Sanaa et dans les autres gouvernorats du Yémen.
Les médias se précipitent à annoncer les chiffres de l’épidémie rien que pour répandre l’intimidation et la terreur au sein des sociétés et des peuples. C’est ce que l’Autorité de Sanaa tente d’éviter, sachant que les patients de Covid-19 sont traités dans le cadre des droits humains et dans le respect de leur dignité et leur droit aux soins et au traitement.
Les Autorités officielles de Sanaa tiennent à lutter contre l’épidémie du coronavirus dans un contexte permettant de créer un espace rassurant, un état de réconfort et d’apaisement, avec bien évidemment la prise en compte des mesures de précaution au plus haut niveau. Il s’agit simplement d’une méthode différente de celle pratiquée par de nombreux pays qui ont exagéré en semant la peur chez leurs citoyens.
Le ministère de la santé s’est servi de ses moyens à disposition pour faire face à l’épidémie du coronavirus, après s’avoir assuré de l’inefficacité des tests fournis par l’Organisation mondiale de la santé. C’est la raison pour laquelle le Yémen n’a pas pu préciser le chiffre exact des cas infectés.
Les organisations internationales, en particulier celles des Nations Unies n’ont pas répondu à la mauvaise situation sanitaire de la ville d’Aden malgré l’annonce quotidienne de la mort de dizaine de personnes atteintes de la Covid-19. Vu cette situation et le nombre des cas infectés nécessitant encore du traitement, les hôpitaux du district de Sanaa se sont trouvés dans l’obligation de recevoir un certain nombre d’entre eux et leur fournir les soins nécessaires pour sauver leur vie.
Dans le but d’affamer et de tuer le peuple yéménite, les forces de la coalition continuent leur siège en empêchant toujours les navires du pétrole et du gaz ainsi que les bateaux chargés de denrées alimentaires et de médicaments d’arriver au port de Hodeïda bien qu’ils avaient été soumis à toutes les procédures de contrôle à Djibouti sous la supervision des Nations Unies. Pendant que le monde mobilise toutes ses forces pour faire face à la Covid-19 qui menace toute l’humanité, les Yéménites sont exposés à la mort due à la fois au blocus injuste et à cette nouvelle maladie. Le risque est double et le lien existe: les hôpitaux ont besoin du carburant pour faire face au risque de l’épidémie du coronavirus. Mais malheureusement cela fait partie de la guerre immorale des agresseurs qui savent pourtant que cette épidémie menace la vie des millions de Yéménites, surtout en l’absence des services sanitaires et logistiques.
Les alliés de la guerre contre le Yémen ne se sont pas contentés du blocus qui demeure une mesure arbitraire contraire au droit international, mis ils sont allés encore plus loin en août 2018 en fermant l’aéroport de Sanaa devant les malades et les voyageurs, rien que pour multiplier davantage leur souffrance. Ces derniers sont alors obligés de faire péniblement trois jours de route pour atteindre l’aéroport d’Aden ou celui de Sayoun: certains malades ne peuvent pas supporter un tel voyage; d’autres pourraient être enlevés, torturés ou tués avant d’arriver à leur destination.
Le siège brutal et continu imposé par les mercenaires des pays de la coalition à la ville de Durayhimi a rendu tragique la vie des habitants. Ce siège, imposé au vu et au su de l’ONU, de son envoyé au Yémen et de ses représentants chargés de superviser la mise en œuvre de l’accord de Stockholm à Hodeïda, est considéré comme un crime de guerre, voire un crime contre l’humanité. Dans le cadre de sa politique hypocrite, l’ONU tente de faire croire au monde qu’elle est incapable d’appliquer cet Accord, et que ce qui se passe au Yémen est un conflit local (entre yéménites) sans faire référence aux parties extérieures qui mènent réellement la guerre au Yémen, en particulier les Etats Unies, l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unies. L’ONU est pourtant bien consciente que les Etats Unies sont derrière l’obstruction à la mise en œuvre de l’Accord de Suède et la décision de poursuivre la guerre et l’embargo contre le Yémen. C’est toujours l’Amérique qui rejette toute initiative permettant de résoudre le dossier politique et économique yéménite, et qui donne l’ordre à ses “agents” dans la région (Arabie Saoudite et Emirats) d’escalader à Hodeïda et d’entraver l’application de l’Accord. C’est donc cette position, américaine, qui aggrave la souffrance des Yéménites et rend, entre autres, leur système de santé incapable de lutter contre le coronavirus.