Le ministère de la Santé met en garde contre une mauvaise situation sanitaire due au manque de dérivés du pétrole, et tire la sonnette d’alarme -surtout après la suspension partielle de trois usines d’oxygène- sur le risque qui menace la vie des milliers de patients, en particulier ceux dans la salle de soins intensifs, dans les centres d’isolement et dans les hôpitaux; de même pour les bébés en couveuses. Il s’agit d’une catastrophe humanitaire majeure, dont la responsabilité en incombe aux pays de la coalition de guerre contre le Yémen. Les Nations Unies et leurs organisations portent aussi une responsabilité juridique et morale pour leur silence suspect face aux pratiques de la coalition: les coalisés imposent un blocus total et des restrictions arbitraires afin d’empêcher les pétroliers d’atteindre le port de Hodeïda et décharger leur cargaison. La vie des Yéménites est liée à ce port dont dépend plus de 80% de la population pour accéder aux dérivés du pétrole, aux aliments essentiels, aux médicaments et aux fournitures médicales.
Le secteur de santé est en danger, car le fonctionnement des hôpitaux dépend de l’énergie et donc des dérivés du pétrole sans lesquels tout s’arrête: dispositifs médicaux, diagnostiques, thérapeutiques, laboratoires, couveuses, ambulances et urgences mobiles. Il en va de même pour le transport de médecins, d’ambulanciers paramédicaux et d’agents de santé. Bref, le fait d’interdire l’entrée des dérivées du pétrole au Yémen est considéré comme une condamnation à mort pour des centaines de milliers de patients en particulier et pour le peuple yéménite en général.
Empêcher l’entrée de dérivés pétroliers par les pays de la coalition de guerre contre le Yémen sapera aussi les efforts du gouvernement du Salut National (Ministère de la santé publique et de la population) dans la riposte contre le coronavirus dans les centres d’isolement, dans différents gouvernorats.
Les souffrances humanitaires ont augmenté au cours du mois de juin, car la plupart des Yéménites n’ont plus accès aux médicaments, ni aux denrées alimentaires de base surtout après la déclaration du gouvernement américain, par son secrétaire d’Etat, (Pompeo), concernant la cessation de l’aide accordée au nord du Yémen. A cela s’ajoute l’annonce de l’ONU sur la suspension de 31 programmes alimentaires et sur l’arrêt de délivrance des permis pour les navires, à destination de Hodeïda, chargés de 450 conteneurs de médicaments et de fournitures sanitaires.
Les déclarations de l’envoyé spécial de l’ONU au Yémen ” Griffiths” ont montré ouvertement son parti pris en faveur des pays de la coalition en refusant de les reprocher d’avoir délibérément détenu des navires transportant des produits nécessaires et indispensables tels que dérivés du pétrole, produits alimentaires et médicaments. De plus, il a lié la libération de ces navires à l’application de l’Accord, conclu entre le Gouvernement du Salut National et les mercenaires de la coalition, sur les revenus du pétrole et du gaz collectés à la Banque de Hodeïda pour payer les salaires. C’étaient pourtant les mercenaires qui n’avaient pas répondu à cet Accord.
Martin Griffiths, l’envoyé de l’ONU et son équipe ont lamentablement échoué encore une fois à mettre en œuvre l’Accord d’Oman concernant les prisonniers, à cause de leur incapacité à agir et de leur silence face aux agissements et au refus des pays de la coalition.
- Le pétrolier (Safer) n’est plus entretenu depuis le 26 mars 2015, la date du déclanchement de la guerre contre le Yémen par la coalition “saoudienne, américaine et britannique”. Jusqu’à présent, la coalition empêche les équipes de maintenance technique d’accéder au réservoir flottant du navire, accosté à 7 Km de Ras Issa, et de faire l’évaluation et la réparation nécessaire. La coalition empêche également le déchargement du navire de ses quelque 1,14 million de barils de pétrole brut. Sans entretien ni déchargement de sa cargaison de pétrole brut, le pétrolier pourrait se briser, exploser à tout moment en détruisant complètement le milieu marin. On est confronté à une véritable catastrophe environnementale, si cela arrive.