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Equipe Nationale De La Communication Externe - Yémen

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LA SITUATION HUMANITAIRE – Juillet 2022

Secteur de la santé

  1. En raison de la fermeture continue de l’aéroport de Sanaa, le ministère de la Santé publique et de la Population reste incapable de faire venir des équipes médicales pour sauver la vie des dizaines de patients qui ne peuvent pas se permettre un traitement à l’étranger. Cela vaut dire que cette fermeture a un impact direct sur le secteur de la santé. En outre, les pays de la coalition ont utilisé la carte des salaires impayés pour attirer environ 70% des cadres médicaux yéménites.
  2. Dans le même contexte, le ministère confirme que le nombre des cas de tumeurs et de malformations fœtales est en augmentation, et ces cas figurent en tête sur la liste des maladies répandues au Yémen. Il a attribué cela aux effets causés par l’explosion de bombes et de munitions chargées de substances toxiques au cours des années précédentes, en plus du blocus empêchant l’entrée d’équipements médicaux de qualité et de médicaments réfrigérés qui ne peuvent être transportés que par l’aéroport de Sanaa.

Secteur de l’éducation

  1. Avec le début de la nouvelle année scolaire au Yémen 1444 de l’hégire/soit 2022, le secteur de l’éducation est toujours confronté à une grave crise en raison de l’interruption des salaires des enseignants ainsi que de la destruction des centaines d’écoles. Cela a fait que, d’une part, le nombre du personnel enseignant a beaucoup diminué et que, d’autre part, des centaines de milliers d’élèves ont abandonné l’école.
  2. La guerre contre le Yémen et la perturbation continue du processus éducatif ont eu un impact profond sur l’apprentissage, le développement cognitif et émotionnel ou plus précisément sur la santé mentale des 10,6 millions d’enfants d’âge scolaire au Yémen: plus de 3 768 écoles (au moins une école sur 4) ont été détruites ou endommagées.
  3. La structure éducative se heurte à d’autres obstacles: plus des deux tiers des enseignants (près de 172,000 d’enseignants et d’enseignantes) n’ont pas reçu leur salaire depuis 2016, ce qui a obligé un certain nombre d’entre eux à abandonner l’enseignement et à partir à la recherche d’autres activités rémunérées.

Le pétrolier Safer, au Yémen

  1. 20 organisations humanitaires et de défense des droits de l’homme ont envoyé une lettre ouverte aux États-Unis, à la Grande-Bretagne, aux pays de l’Union européenne et à d’autres pays donateurs aux Nations Unies pour les exhorter à procéder à l’entretien du pétrolier (Safer) pour éviter une catastrophe humanitaire. Elles ont exigé un soutien immédiat à cette opération pour empêcher la fuite de centaines de milliers de barils de pétrole du pétrolier géant ancré au large des côtes yéménites dans la mer Rouge.
  2. Des organisations ont averti les Nations Unies et les pays du monde entier d’une catastrophe environnementale et humanitaire si le pétrolier (Safer), ancré à 32 milles marins du port principal de Hodeïda, explose. Le pétrolier transporte environ 1,14 million de barils de pétrole brut léger – soit quatre fois la quantité de pétrole échappée d’Exxon Valdez en Alaska en 1989, assez pour faire de Safer la cinquième plus grande marée noire de l’histoire.
  3. La compagnie “Safer pour l’exploration et la production” a déjà déclaré, en 2015, qu’elle n’était pas en mesure d’entretenir le navire, mais cette négligence a provoqué sa corrosion en raison de la pénétration d’eau de mer dans le compartiment-moteur du pétrolier en mai 2020, ce qui a accru les inquiétudes de la compagnie quant à la possibilité d’une fuite de pétrole ou d’une explosion.
  4. Le gouvernement de salut national de Sanaa a signé un protocole d’accord avec les Nations Unies le 5 mars 2022 en acceptant la facilitation de la mise en œuvre de la maintenance dans le cadre d’un plan en deux étapes, coordonné par les Nations Unies pour prévenir une catastrophe. La première étape consiste à transporter le pétrole du pétrolier (Safer) vers un autre navire sûr. Cette opération prendra quatre mois et coûtera 80 millions de dollars, tandis que la deuxième étape consiste à fournir un navire de remplacement dans les 18 mois suivants. Les deux phases nécessitent donc un total de 144 millions de dollars.
  5. « Le pétrolier géant représente une “bombe” qui risque d’exploser à tout moment en raison de l’usure accrue due au manque d’entretien », a confirmé l’ONU ajoutant qu’avec le financement nécessaire, elle sera prête à lancer une opération de sauvetage d’urgence pour transporter le pétrole vers un navire sûr. Malgré les préoccupations de l’ONU, elle a annoncé le 13 juin que les opérations de sauvetage ne pouvaient pas commencer du fait du manque de financement, et averti, dans le même communiqué, que l’opération de sauvetage d’urgence deviendrait plus dangereuse en octobre notamment avec l’augmentation des vents violents et des courants agités dans la mer rouge.
  6. « Le manque d’urgence de la part des gouvernements concernés met aussitôt le Yémen et la région en danger d’une catastrophe humanitaire et environnementale. Il est pourtant incompréhensible que l’ONU soit maintenant obligée d’attendre pour collecter 20 millions de dollars de financement alors que les dommages potentiels pourraient être mille fois plus importants. C’est pour cela que les donateurs doivent agir immédiatement et activement pour faire face à cette menace imminente. » a souligné Michael Page, directeur adjoint du Moyen-Orient à Human Rights Watch.
  7. En juillet 2020, le Programme des Nations Unies pour l’environnement a averti qu’une marée noire provenant du pétrolier Safer pourrait avoir un « impact environnemental grave et à long terme » sur l’un des plus importants réservoirs de biodiversité de la planète, détruisant potentiellement les marécages côtiers, les mangroves, les herbiers marins et les récifs coralliens pendant des générations.
  8. La destruction de l’environnement maritime aura de graves conséquences économiques à long terme pour quelque 28 millions de personnes au Yémen, aussi en Arabie saoudite, en Érythrée, au Soudan, en Égypte et à Djibouti, qui en dépendent pour leur subsistance. Compte tenu de l’emplacement du Safer, à proximité d’importantes voies de navigation mondiales, il existe de nombreuses autres conséquences économiques potentiellement dangereuses en cas d’une fuite de pétrole.
  9. La marée noire pourrait entrainer la fermeture du port de Hodeïda. Et cela va alors toucher des millions de Yéménites dépendant des importations de nourriture et d’autres produits de base, sachant qu’entre 80% et 90% des besoins fondamentaux de la population yéménite proviennent des importations commerciales et de l’aide, dont environ 70% entrent par le port de Hodeïda.

Bombes à sous-munitions et mines explosives

  1. Pendant la trêve en vigueur, le Centre exécutif pour le déminage a fait état de dizaines de victimes – pour la plupart des enfants et des femmes- et en a porté la responsabilité aux pays de la coalition qui ont délibérément empêché l’entrée de détecteurs servant à éliminer les restes des bombes et les mines déployées à grande échelle par les avions des pays coalisés et leurs mercenaires.
  2. Le Centre exécutif pour le déminage incombe la responsabilité juridique, morale et humanitaire aux Nations Unies parce qu’elles n’ont pas joué un rôle clair dans l’opération humanitaire au Yémen, en plus de leur position soumise aux conditions des pays de la coalition. Le Centre a souligné que les Nations Unies sont impliquées, de cette façon, dans le meurtre de civils et cela traduit en évidence par leur incapacité à introduire des détecteurs et d’autres systèmes de déminage qui ne présentent aucune sorte de danger pour les pays de la coalition. Le Centre s’adresse aux Nations Unies en disant: « combien de temps ce silence va-t-il durer ? ».

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