Fermeture de l’aéroport de Sanaa
Les malades se trouvent dans une situation catastrophique, aggravée par la fermeture de l’aéroport de Sanaa. Ils sont incapables de se faire soigner à l’intérieur du pays car le secteur de santé yéménite est effondré par la guerre, et encore incapables de voyager à l’étranger pour faire des soins médicaux parce que l’aéroport de Sanaa est fermé depuis 2017 jusqu’à présent. Cette situation a causé la mort de plus de 42 000 patients. Selon des statistiques, plus de 350 000 de patients doivent se rendre à l’étranger pour recevoir un traitement contre différentes maladies -tumeurs cancéreuses, insuffisance rénale, maladies de cœur, thalassémie, anomalie congénitale- ou ont besoin de chirurgies plastiques après brûlure/blessures… A cela s’ajoute les femmes, les enfants et les hommes qui ont été blessés par les frappes aériennes de la coalition saoudo-américaine dans les 53 mois passés.
La fermeture de l’aéroport de Sanaa a aussi provoqué la disparition d’innombrables médicaments indispensables (352 marques), introuvables dans les stocks du ministère de la santé ou dans le marché commercial. Ces médicaments nécessitent évidemment des conditions de transport très spéciales (réfrigération et rapidité de livraison) qui ne peuvent être assurées que par l’aéroport de Sanaa (comme les médicaments de produits sanguins, médicaments hormonaux, médicaments immunomodulateurs, vaccins, coagulants, anticoagulants, médicaments de réanimation et d’anesthésie, ainsi que certaines solutions de laboratoire et de diagnostic).
La persistance de cette fermeture depuis trois ans est injustifiable, étant donné que l’aéroport de Sanaa est bien équipé et prêt à recevoir des avions civils. Tous les avions des Nations Unies et des organisations internationales qui y atterrissent en témoignent.
A ce sujet, des organisations internationales telles que le CNRC (Conseil norvégien pour les réfugiés) et CARE internationale ont fait une déclaration ferme sur la fermeture de l’aéroport de Sanaa, décrivant la situation comme (la peine de mort contre des milliers de patients).
La question des prisonniers
La question des prisonniers reste au point mort, et l’Accord d’Amman sur l’échange de prisonniers est toujours en suspens car les pays de la coalition de guerre contre le Yémen n’ont pas respecté leurs obligations concernant la mise en œuvre de cet Accord.
Le dossier de prisonniers est principalement un dossier humanitaire. Certain nombre de prisonniers ou de personnes enlevées ont été soumis à la torture, voire au meurtre systématique, dans les prisons de Marib et dans d’autres lieux de détention. La dernière victime était le prisonnier (Abdullah Al-jaridi) qui a été torturé, puis tué au vu et au su des représentants des Nations Unies.
La tragédie permanente d’al-Durayhimi
La tragédie d’al-Durayhimi a révélé la partialité des Nations et de leurs organisations, ainsi que leur humanité falsifiée. Elles ferment les yeux devant le siège injuste imposé depuis août 2018 contre cette région par les pays de la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite et les Emirats, sous couverture directe des Etats-Unis et du Royaume-Uni. En plus de l’interdiction de l’entrée de l’assistance humanitaire, ils ont bombardé des camions transportant des produits alimentaires et des médicaments à destination de cette région assiégée, sans aucune condamnation de la part des Nations Unies.
La tragédie d’al-Durayhimi continue, sous le silence des Nations et de leurs organisations! Leur silence suspect équivaut au crime de meurtre commis par les bombardements de la coalition, voire à l’extermination collective contre la population yéménite, due au blocus.
Le pétrolier Safer
Le gouvernement de Sanaa a fait part aux Nations Unies de son approbation concernant l’évaluation et la maintenance du pétrolier. Il a réclamé dès le début l’intervention d’une équipe spécialisée, et cette demande a été officiellement renouvelée.
Le pétrolier Safer était, avant la guerre, l’un des moyens économiques pour le Yémen, et après cinq ans d’agression et d’embargo, il est devenu un danger menaçant toute la région. Ce sont alors les Nations Unies et le soi-disant gouvernement légitime qui en portent la responsabilité, car ils n’ont pas répondu aux demandes du gouvernement du Salut National sur l’accélération de l’entretien du pétrolier flottant. Après toutes ces réclamations, il est paradoxal que l’ONU porte la responsabilité totale au gouvernement de Sanaa.
La crise persistante des dérivés de pétrole et son impact humanitaire
Avec une arrogance et insistance inhumaine, les pays de la coalition continuent de pratiquer une politique visant à encercler, affamer et tuer le peuple yéménite, en empêchant tous les navires, transportant de dérivés pétroliers, de gaz domestique, de vivres et de médicaments, d’arriver au port de Hodeïda. Malgré toutes les procédures d’inspection et de contrôle effectuées par les nations Unies, les navires sont toujours bloqués. Tout cela arrive au moment où le monde se mobilise pour faire face à la pandémie de Covid-19, tandis que les Yéménites sont confrontés au risque de mort de cette épidémie. Il est à noter que le Yémen lutte contre cette nouvelle maladie dans des conditions défavorables: manque de capacités sanitaires/logistiques, blocus empêchant, entre autres, l’arrivée de dérivés pétroliers dont dépendent les hôpitaux pour fonctionner et faire face au virus qui menace la vie des millions de citoyens.