Avec le début de l’année 2020, le peuple yéménite continue d’endurer d’immenses souffrances, surtout que 80% des fonctionnaires du secteur public ne reçoivent plus leurs salaires depuis que les pays de la coalition ont transféré l’administration de la banque centrale de la capitale, Sanaa, à la ville d’Aden en août 2016. Cela a affecté négativement la vie des employés et de leurs familles, et suscité une augmentation du chômage et de la pauvreté ainsi que le déclin des services de base.
La banque centrale de Sanaa a révélé les causes de l’aggravation de la situation humanitaire au Yémen ayant placé une large couche de la population au seuil de la pauvreté et érodé le capital national et les économies des citoyens. On en expose certaines causes:
Les pays de la coalition de guerre contre le Yémen ont délibérément pris des mesures conduisant à la dépréciation de la monnaie locale par rapport à la devise étrangère, un dollar américain s’échange à plus de 600 riyals;
Ils ont aussi procédé, par la banque centrale d’Aden, à l’impression de nouveaux billets en riyal sans politiques bancaires. Ils ont imprimé en trois ans un montant total d’un billion et 700 milliards de riyals, dépassant le double de ce que la banque centrale de Sanaa avait imprimé il y a 40 ana, c’est à dire depuis sa fondation.
Pour faire face à cette dépréciation, La banque centrale de Sanaa a adopté des mesures appropriées, destinées à empêcher la circulation de la monnaie imprimée par la banque centrale d’Aden. Cette décision a pour objectif de stopper la détérioration de la valeur de riyal dans les régions yéménites, administrées par le gouvernement de Sanaa (gouvernement de salut national), qui représentent 75% du total du bloc commercial et démographique.
Au cours de ce mois, les pays de la coalition ont empêché 8 navires, chargés de dérivés du pétrole, de denrées alimentaires et de médicaments d’arriver au port de Hodeïda, malgré leur inspection et leur obtention des permis de passage délivrés par les Nations Unies. Cela a pour conséquence d’augmenter les prix du carburant et des produits alimentaires ainsi que le coût du transport. Les hôpitaux et les lieux de santé ont été également touchés, notamment les centres de dialyse.
Compte tenu du recule de la production intérieure brut (PIB) de 35% au cours des dernières années de la guerre et du blocus imposé au Yémen, et aussi de l’augmentation du taux d’importation de 90% en raison de la destruction des infrastructures économiques, Sanaa s’oriente vers la relance de la production locale, en particulier la pêche et l’agriculture dont la production a baissé de plus de 33%; la création des dizaines de milliers d’emplois en finançant les moyennes et petites entreprises, comme moyen de réduction des taux de pauvreté et de chômage; l’amélioration des moyens de collecter les recettes publiques pour mettre fin au chantage et à la corruption financière et administrative;l’amélioration des résultats de l’enseignement technique pour répondre aux exigences du marché de travail.
