La souffrance du peuple yéménite continue, d’autant plus que 80% des fonctionnaires de l’Etat ne touchent plus leur salaire depuis que les pays de la coalition ont transféré la direction de la Banque central de la capitale Sanaa à la ville d’Aden en août 2016, ce qui a provoqué une augmentation du taux de chômage et de pauvreté, et impacté négativement la vie des employés et celle de leurs familles.
L’ONG Oxfam a indiqué que les transferts de fonds des travailleurs yéménites à l’étranger avaient diminué de 80% au cours de tiers de cette année, en raison des répercussions économiques de Covid-19, tandis que cela constituait une source importante de revenus pour des millions de citoyens.
Le maintien en détention des pétroliers et l’empêchement de leur arrivée au port de Hodeïda -bien qu’ils soient soumis au contrôle et aient obtenu des permis de passage délivrés par l’ONU- vont entraîner un arrêt complet de tous les secteurs de l’économie, de la santé, des services et des transports. Cette paralysie totale aura pour conséquences d’aggraver davantage la situation économique et humanitaire ainsi que les souffrances des millions de Yéménites.
Après avoir attendu, en vain, que le gouvernement de Hadi couvre le montant restant pour que les salaires de tous les employés de l’Etat soient payés, le gouvernement du Salut National a dépensé des revenus du pétrole et du gaz collectés dans la succursale de la Banque centrale de Hodeïda pour verser en mai 2020 la deuxième moitié du salaire de janvier 2018. Cette décision a provoqué la colère de la coalition saoudienne qui a répondu en détenant et en empêchant les pétroliers d’atteindre le port de Hodeïda, ce qui a conduit à une crise étouffante des dérivés du pétrole dans les gouvernorats contrôlés par le gouvernement de Sanaa.
Le gouvernement du Salut National, à Sanaa, a révélé un certain nombre de décisions économiques importantes dans le cadre de son programme de relance économique, notamment;
- Allocation de 10 milliards de riyals dans le budget de 2020 sera fournie aux citoyens sous forme de prêts sans intérêt par le biais des banques islamiques, dont une partie sera allouée aux agriculteurs pour améliorer et augmenter la production, et donc pour atteindre la sécurité alimentaire et faire face au blocus et à l’agression;
- Création d’une banque de développement des exportations, et de trois autres banques pour fournir des services de microfinance islamique.