- L’interruption continue des salaires de plus de 1,2 million d’employés, depuis le transfert du siège de la Banque centrale de la capitale Sanaa au gouvernorat d’Aden en août 2016, a considérablement exacerbé les souffrances humaines dans le pays.
- Le dossier des salaires a été fortement évoqué dans les consultations et les négociations qui ont eu lieu au cours des trois derniers mois après l’accord et la mise en vigueur de la trêve au Yémen le 2 avril pour deux mois, et qui a été prolongée à nouveau en juin.
- Au cours du mois de juillet, la question du paiement des salaires et de la résolution de cette crise est devenue le titre le plus directif des consultations qui ont eu lieu dans la capitale omanaise Mascate entre les gouvernements de Sanaa et de Riyad. En fait, l’annonce du Groupe des cinq (Oman – Arabie saoudite – Émirats arabes unis – Amérique – Grande-Bretagne), quant à la collecte de tous les revenus au Yémen, prouve que ceux qui contrôlent et entravent le paiement des salaires des employés de l’État sont eux-mêmes les pays en guerre contre le Yémen; autrement dit, la coalition dirigée par les États-Unis, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
- Le gouvernement du Conseil politique de Sanaa exige, pour la prolongation de la trêve qui se termine début août, de parvenir à des accords satisfaisants sur les questions économiques et humanitaires, y compris les revenus pétroliers et gaziers, et notamment le paiement des salaires des employés. Il exige aussi l’arrêt des actes de piraterie contre les navires en destination du port de Hodeïda, l’augmentation du taux de vols depuis l’aéroport de Sanaa et l’ouverture des vols aériens vers d’autres destinations, ainsi que la stabilisation du cessez-le-feu.
- Les prix risquent d’augmenter au Yémen, vu sa dépendance de 90% sur les aliments importés, a déclaré Oxfam, ajoutant que les stocks pourraient s’épuiser dans les mois à venir, ce qui poserait au pays un défi majeur pour sécuriser ses importations de blé surtout sous la pression de la crise mondiale des exportations de céréales.
- Le montant d’un milliard et 324 millions de dollars est la valeur de ce qui a été pillé du pétrole brut yéménite, au cours de la période de janvier à juin 2022, et qui a été exporté depuis les ports des gouvernorats yéménites occupés par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Ces recettes financières vont en effet sur des comptes bancaires en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, tandis que le Yémen est confronté à la plus grande catastrophe humanitaire affectant les moyens de substance, les dérivés du pétrole, etc. Le peuple yéménite ne bénéficie point de ces montants pillés:
- Le 19 janvier 2022, le navire (Politaris) a pillé 2,5 millions de barils du pétrole, exportés du port de Dhabba à Hadramaout vers la Chine, d’une valeur de 217 millions de dollars;
- En février 2022, le navire (Pantanassa) a pillé 2 millions de barils du port de Dabba, d’une valeur estimée à 200 millions de dollars, et le même mois, un million de barils ont été volés, d’une valeur de 106 millions de dollars;
- Le 10 avril 2022, la coalition et ses mercenaires ont pillé plus de 2,3 millions de barils de pétrole du port de Dhabba, d’une valeur de 267 millions de dollars, transportés aussi par le navire (Politaris) vers la Chine;
- Aussi en avril 2022, le navire (SEAVELVET) a transporté vers l’Inde un million de barils de pétrole, pillés du port d’al-Nashima à Shabwa, d’une valeur estimée à 106 millions de dollars;
- En mai 2022, le pétrolier géant (Politaris) est arrivé au port de Shaher à Hadramaout et a chargé plus de 2 millions de barils de pétrole, d’une valeur de plus de 270 millions de dollars, soit l’équivalent de 162 milliards de riyals yéménites;
- En juin 2022, 400 000 barils ont été volés dans le port de Radhum à Shabwa, d’une valeur de 44 millions de dollars, et transportés par le navire GULF AETOS;
- En juin 2022, un million de barils de pétrole ont été volés par le navire émirati (lSABELLA) dans le port de Nashima à Shabwa, d’une valeur de 114 millions de dollars;
- Le programme de suivi des navires par satellite a détecté le départ du navire ISABELLA du port de Nashima et son arrivée à la périphérie du détroit de (Malacca) en Malaisie. Il se dirigeait vers le port thaïlandais de Rayong, chargé d’environ 750 000 barils de pétrole provenant des champs de Shabwa, d’une valeur de 90 millions de dollars;
- La valeur totale du pétrole brut yéménite vendu, seulement au cours du mois de mai 2022, est estimée à 180 milliards de riyals, ce qui est suffisant pour payer les salaires des employés de l’État pendant environ trois mois.
7- Contrairement aux termes de la trêve, la coalition de guerre contre le Yémen continue de saisir les navires pétroliers, bien qu’ils aient obtenu des permis d’entrée après avoir achevé toutes les procédures de contrôle de la conformité de la cargaison effectuées à Djibouti par le Mécanisme de vérification et d’inspection des Nations Unies pour le Yémen (UNVIM). Et cela entraine des amendes pour les navires.
8- Malgré la trêve de l’ONU, la coalition des pays en guerre contre le Yémen continue de cibler directement les installations et les services économiques afin de maximiser les souffrances humaines du peuple yéménite.