- Plus d’un million et demi de fonctionnaires publics, à Sanaa et dans les régions contrôlées par le gouvernement de salut national, vivent sans salaire depuis 2016, après que le “gouvernement de Hadi”, installé à Riyad, avait annoncé le transfert du siège de la Banque centrale yéménite de la capitale Sanaa à la ville d’Aden, au sud du Yémen. La décision de déplacer la Banque à Aden a eu des conséquences désastreuses sur la vie des employés et de leurs familles qui souffraient, depuis, d’une situation économique difficile et d’une insécurité alimentaire, car le salaire était leur seule source de revenus pour subvenir à leurs besoins essentiels.
- La Banque centrale du Yémen a été transférée de la capitale Sanaa à Aden en août 2016, sous les auspices des Nations Unies et des engagements moraux assurant la neutralité de la Banque et le paiement de salaires à tous. De même, le soi-disant gouvernement Hadi s’est engagé à verser intégralement les salaires selon les états de paiement de décembre 2014. Cependant, il est revenu sur ses engagements, ignorant tous les appels et demandes de paiement de salaires. Il a également ignoré les conditions de vie des employés dont la plupart et une partie de leurs familles ont été touchés par des maladies ou des épidémies. Ils avaient et ont toujours de grandes difficultés à répondre aux besoins les plus élémentaires en raison de la vie chère.
- Les installations de production de pétrole et de gaz, ainsi que les ports d’exportation sont sous le contrôle des pays de la coalition qui s’efforcent d’épuiser et de piller les revenus de ces installations. Sachant que les revenus pétroliers et gaziers peuvent couvrir les salaires des employés de l’État et financer les importations de produits de base, calmer les fluctuations des taux de change et réduire les vagues d’inflation. Ils peuvent aussi aider à reprendre le cycle monétaire de l’économie nationale et atténuer la crise humanitaire dans toutes les régions du Yémen.
- La mauvaise politique monétaire pratiquée par le gouvernement de Hadi a conduit à l’effondrement continu de la monnaie locale dans le sud et l’est du Yémen. par ailleurs, le port d’Aden a reçu ce mois-ci quatre conteneurs de billet de 1 000 riyals, de grande taille. C’était un billet de banque falsifié qui ne peut pas être circulé, selon le gouvernement de Salut national de Sanaa.
- Sans mentionner le montant exact, la Banque centrale d’Aden annonce l’injection des milliards de riyals imprimés récemment, de la catégorie de 1000 riyals, de grande taille pour faciliter leur circulation. C’est la raison pour laquelle la monnaie locale, dans les zones occupées et contrôlées par la coalition saoudo-émiratie, a connu un nouvel effondrement de sa valeur face aux devises étrangères. Le taux de change à Aden, Hadramaout et dans le reste des régions du sud a atteint 1050 riyals pour un dollar, et le riyal saoudien a dépassé le cap des 280 riyals yéménites, tandis que les taux de change dans la capitale Sanaa sont restés largement équilibrés: le dollar américain se stabilise au niveau de 600 riyals.
- Le Yémen pourrait faire face à un déficit financier d’ici quelques mois, exacerbant la souffrance des millions de personnes qui ont perdu la capacité à acheter leurs besoins essentiels en nourriture, selon le Programme Alimentaire Mondial (PAM). Cette situation a été aggravée par l’augmentation de 22% des prix de denrées alimentaires au cours du 1er semestre de 2021, et par la hausse record du taux de change du dollar dépassant le cap de 1000 riyals dans les régions dirigées par le gouvernement de Hadi. Le PAM a ajouté qu’il avait reçu plus d’un milliard de dollars sur les 1,9 milliard de dollars nécessaires pour poursuivre l’aide.
- En raison de la détention des pétroliers, toujours empêchés d’entrer dans le port de Hodeïda, malgré leur obtention des permis délivrés par les Nations unies, les Yéménites, qui supportent les conséquences, sont obligés de payer des sommes considérables, qui varient d’un gouvernorat à l’autre, pour obtenir de l’essence. Et cela coïncide avec une détérioration significative des conditions de vie et une suspension des services de base.
- Les marchés yéménites, dans toutes les provinces, ont connu une hausse des prix de produits de base, y compris les denrées alimentaires et les vêtements, qui a largement dépassé le pouvoir d’achat des citoyens, en plus des conditions de vie précaires produites par la guerre en cours contre le Yémen depuis plus de six ans.