- Malgré l’accord d’une trêve annoncée par l’ONU, et qui est entré en vigueur le 2 avril 2022, la situation de vie de plus de 1,2 million de fonctionnaires et de leurs personnes à charge reste désastreuse. Elle s’est encore aggravée, d’autant plus que cet accord n’a réglé la question des salaires impayés depuis le transfert du siège de la banque centrale, de la capitale Sanaa à la ville d’Aden en août 2016. C’est une violation délibérée visant la vie de ces employés et celle de leurs familles, entraînant aussi un manque d’emplois et des taux de chômage élevés.
- L’économie du Yémen s’est considérablement détériorée au cours des sept dernières années en raison du ciblage délibéré des installations économiques (industrielles, commerciales, pétrolières, agricoles et halieutiques) par un blocus total qui s’est accompagné de restrictions arbitraires imposées à l’entrée, dans le port de Hodeïda, des matériaux indispensables à la survie. A cela s’joutent la hausse significative des prix des produits de base et les répercussions de la guerre russo-ukrainienne qui assombrissent l’économie mondiale en général et celle du Yémen en particulier. Tous ces facteurs ont contribué à l’aggravation des conditions de vie des millions de Yéménites. Des rapports internationaux ont montré à cet égard que la majorité du peuple yéménite était au bord d’une falaise (famine).
- Dans son rapport sur les perspectives des économies arabes, le Fonds monétaire international (FMI) a prévu que l’inflation au Yémen atteindrait 141% pour l’année 2022 contre une croissance de seulement 1,1%, et que l’inflation continuerait à augmenter avec la poursuite de la guerre ukrainienne, et ce, en plus de l’aggravation des déficits alimentaires, des prix élevés du carburant et des craintes d’insécurité alimentaire au Yémen que le FMI a inclus parmi les pays à faible revenu et importateurs de pétrole.
- À la lumière de l’effondrement économique, de la catastrophe humanitaire dans toutes les provinces de la République, de la corruption et du pillage des revenus pétroliers et gaziers, le ministère du Pétrole du soi-disant gouvernement d’Aden a révélé que les revenus du Yémen provenant des exportations de pétrole brut ont considérablement augmenté en 2021, soit une augmentation de 99,4% par rapport à 2020. Les revenus ont dépassé 1 milliard de dollars l’an dernier pour atteindre 1,418 milliard de dollars, comparativement à 710,5 millions de dollars en 2020: la part du gouvernement d’Aden, dans la valeur totale des exportations de pétrole, a donc augmenté de 75,1 % en 2021, contre 60,3 % en 2020, en plus de la hausse actuelle des prix mondiaux du pétrole. Avec cet aveu, nous affirmons à la communauté internationale que même 10% de ces fonds ne vont pas pour le développement, ni pour arrêter le déclin économique ou pour payer les salaires suspendus depuis 2016, mais ces montants vont directement dans les comptes privés des personnes corrompues de ce gouvernement.
- Sans tenir compte de la trêve déclarée, les forces de la coalition dirigée par l’Amérique, l’Arabie saoudite et les Emirats continuent de détenir les navires pétroliers, bien que ces navires aient achevé toutes les procédures de contrôle effectuées à Djibouti par le Mécanisme de vérification et d’inspection des Nations Unies pour le Yémen (UNVIM). Ils ont quand même obtenu des permis de l’ONU confirmant que la cargaison est conforme aux conditions stipulées.
- La coalition des pays en guerre contre le Yémen continue de cibler directement les installations et les services économiques afin de maximiser les souffrances humaines du peuple yéménite, comme le confirme le tableau suivant: