- La crise des salaires est restée au point mort après la fermeture de toutes les portes devant les initiatives appelant à neutraliser l’économie et la Banque centrale de la guerre au Yémen et à transférer les revenus sur un compte spécial à la banque de Hodeïda, destiné à payer les salaires des fonctionnaires de l’Etat. A savoir que les salaires des employés sont impayés depuis le transfert de la Banque centrale yéménite de la capitale Sanaa à la ville d’Aden en août 2016.
- Les provinces yéménites sous occupation saoudo-émiratie ont été témoins de manifestations, de rassemblements populaires et d’appels à la grève et à la désobéissance civile sur fond de crise salariale due à la mauvaise gestion des ressources de l’État. Dans les zones occupées, des milliards de riyals ont été injectés pour créer le désordre dans le pays : guerre des intérêts, achat de loyautés.
- La crise de l’effondrement des taux de change au Yémen a eu un impact à différents niveaux, en particulier sur les conditions de vie, les prix des denrées alimentaires et les services de base. Ce qui a conduit plus de familles vers la pauvreté, la famine et l’incapacité d’acheter de la nourriture, c’était la décision du gouvernement de Hadi de doubler les droits de douane, ainsi que la fermeture de l’aéroport international de Sanaa et le blocus du port de Hodeïda, le seul port d’importation pour la plupart des Yéménites.
- Au cours du mois d’août, les taux de change de devises étrangères ont enregistré une hausse accélérée par rapport au riyal yéménite dans les régions du sud, occupées par l’Arabie saoudite et les Émirats. Le prix du dollar américain a dépassé la barrière des 1050 riyals yéménites, et le riyal saoudien a grimpé au-dessus du niveau de 275 riyals yéménites, tandis que le taux de change est resté stable dans les zones du gouvernement de Salut national de Sanaa, à une moyenne de 600 riyals pour un dollar.
- Avec chaque progrès dans la résolution de la situation humanitaire au Yémen, les efforts de mettre fin à la guerre contre le Yémen sont heurtés à l’aspect économique, une arme que la coalition utilise pour faire une différence à la table des négociations. La décision dictée aux mercenaires du “gouvernement légitime” par la coalition d’imprimer des centaines de milliards de riyals en dehors de la politique bancaire ou d’augmenter à 100% les droits de douane sur toutes les importations de sorte à épuiser le peuple yéménite et aggraver davantage la situation humanitaire en est un exemple.
- En plus de l’effondrement accéléré du riyal yéménite, le gouvernement de Hadi a augmenté les droits de douane du dollar dans les transactions douanières de 250 riyals à 500 riyals. C’était une décision absurde prise dans un processus systématique et arbitraire dans le contexte d’une guerre économique visant tous les Yéménites. Cette décision irresponsable a conduit à la pénurie de produits alimentaires et pharmaceutiques sur le marché yéménite, ce qui a aggravé la situation en augmentant davantage le taux de pauvreté et de chômage.
- Le gouvernement de Salut national de Sanaa a appelé les pays de la coalition de guerre contre le Yémen à lever le blocus des ports de Hodeïda et à annuler les restrictions non justifiées imposées à l’entrée de plus de 400 articles de base dans les ports.
- A son tour, le ministère des Transports de Sanaa a annoncé que le port de Hodeïda était prêt à recevoir des navires, des conteneurs commerciaux, des marchandises et produits alimentaires, à simplifier les procédures d’importation pour les commerçants, à réduire de 49% les droits de douane et à maintenir le taux de change douanier à 250 riyals.
- “Plus de 70% de la population du Yémen sont menacés de la famine en raison de l’insécurité alimentaire et de plus de six ans de guerre”, a déclaré la Banque mondiale, ajoutant que la guerre a détruit l’économie et réduit de moitié le PIB depuis 2015, plaçant 80% de la population sous le seuil de pauvreté, avec une hausse des prix des denrées alimentaires, des pénuries d’approvisionnement et une dépréciation du riyal.
- Le Haut Comité économique de Sanaa a appelé à la mise en œuvre des recommandations et procédures visant à lever les restrictions sur les ports de Hodeïda et l’aéroport international de Sanaa et à engager la coalition de guerre à cesser d’utiliser l’économie comme moyen de pression. Il a ajouté qu’il était prêt à travailler avec les Nations Unies pour neutraliser l’aspect économique de la guerre et payer les salaires des fonctionnaires.
- La compagnie pétrolière de Sanaa a rapporté en août que la coalition avait arrêté un nouveau navire (Harvest) avec 29 727 tonnes de diesel à bord, l’empêchant d’atteindre le port de Hodeïda, portant à 5 le nombre de navires détenus. Cet acte de piraterie a conduit à la suspension de toutes les stations-service à Sanaa, à l’arrêt des services de bases et des transports, ainsi qu’à la hausse des prix des dérivés du pétrole et donc à l’existence du vaste marché noir.