Le non-paiement contenu des salaires d’environ 80% de fonctionnaires de l’Etat, depuis le transfert de la banque centrale de la capitale, Sanaa, à la ville d’Aden en août 2016 par la coalition de guerre, a augmenté la souffrance de la population et provoqué la pire crise humanitaire au monde. Malgré les appels répétés du gouvernement du Salut National et les appels de la fédération générale des syndicats des travailleurs yéménites à séparer la question des salaires de la guerre économique menée par les pays de la coalition saoudienne, l’ONU est incapable de régler ce dossier qui est toujours confronté à de multiples obstructions.
Dans les gouvernorats du sud, les employés (militaires et civils), et les employés du secteur de santé ont organisé des sit-in ouverts, exigeant du soi-disant gouvernement de Hadi le paiement de leurs salaires interrompus depuis plusieurs mois, bien qu’il mette les mains sur les diverses ressources financières qu’il reçoit des ports terrestres et aériens, en plus d’exportation de pétrole des provinces occupées par l’Arabie Saoudite et les Emirats.
La valeur de la monnaie yéménite par rapport aux devises étrangères a chuté à Aden et dans les autres gouvernorats du sud, occupés par l’Arabie Saoudite et les Emirats, où un dollar américain est atteint 800 riyals (prix d’achat). L’effondrement du riyal a eu pour conséquence de provoquer une hausse record des prix de produits alimentaires et de consommation. En revanche, dans les zones contrôlées par le gouvernement du Salut National, le riyal est resté stable face au dollar qui n’a pas dépassé le seuil de 600 RY.
Le comité économique de la capitale, Sanaa, a mis en garde contre l’effondrement du riyal yéménite, et la hausse du taux de change due à l’impression, sans couverture monétaire, d’un nombre croissant de billets de monnaie yéménite, qui a été adoptée par la Banque centrale d’Aden – dirigée par le gouvernement en exil.
Les données de l’administration américaine de l’Énergie révèlent que le soi-disant gouvernement de Hadi a produit plus de (11,5 millions de barils) au cours du premier semestre de 2020, d’une valeur supérieure à 455 millions de dollars, et qu’il continue à vendre du pétrole via les ports yéménites occupés par les pays de la coalition, et ce, loin de tout contrôle.
Selon des rapports de presse, les pays d’occupation saoudo-émiratie exploitent le port d’Al-Hashima, dans le gouvernorat de Shabwa, et en exportent près d’un million de barils de pétrole brut, à raison de deux navires par mois. Au cours des derniers mois, ils ont exporté plus de 7 millions de barils de pétrole des champs d’Al-Aqla à Chabwa et de Safar à Marb. Cette exportation se faisait de manière officieuse et avec des méthodes de camouflage changeant d’un mois à l’autre.
La crise des dérivés pétroliers au Yémen se déroule toujours dans un cercle vicieux pour le troisième mois d’affilée, en raison des restrictions arbitraires des pays de la coalition de guerre menée par les États-Unis, l’Arabie saoudite et ses mercenaires, et malheureusement avec la complicité des Nations Unies. Le fait d’empêcher l’entrée de 21 navires, chargés de dérivés pétroliers dans le port de Hodeïda en août, a conduit à la détérioration des institutions et des secteurs de services qui sont indispensables à la survie, tels que le secteur de santé, de médicaments et autres.
L’établissement des ports de la mer rouge a mis en garde contre une catastrophe humanitaire due au quasi-épuisement du diesel, qui est nécessaire au fonctionnement des équipements et des machines des ports de Hodeïda et de Salif par lesquels transite l’essentiel de l’aide humanitaire envoyée au peuple yéménite.
La compagnie pétrolière yéménite, à Sanaa, a confirmé que son stock de produits pétroliers était entièrement épuisé, et qu’elle a pris la décision de retirer le solde dormant et de l’utiliser afin de fournir au marché des dérivés du pétrole.