L’armée saoudienne adopte une politique visant à vider les villages frontaliers, de côté yéménite, de leurs habitants, comme moyen de pression dans sa guerre contre le Yémen. Le village d’al-Maateq, dans le district frontalier de Shada, appartenant au gouvernorat de Saada, a été directement bombardé par l’artillerie de l’armée saoudienne. L’un des obus a été tombé sur la maison de Suleiman Ali Metyb Al-walidi, tuant et blessant quatre enfants.
A.M. raconte l’horreur de ce qu’il a vu dans ce crime: A midi de ce jour-là, j’ai entendu une explosion, je me suis retourné pour voir ce qui s’est passé. J’ai vu des fumées et de la poussière s’élever de la maison de Suleiman d’où on entendait les cris des enfants et des femmes. Je me suis précipité, avec d’autres gens du village, vers la maison. J’ai réussi à en sortir Shabib, un des enfants de Suleiman, qui était dans un état critique, et dont le petit visage couvert du sang.
Les autres gens ont pu sortir certaines personnes qui étaient dans la maison. Mais, nous n’avons pas pu hospitaliser les blessés, car il n’y avait pas de moyen de transport, et que les véhicules évitaient de venir vers les villages frontaliers à cause des bombardements incessants menés par l’aviation et l’armée saoudienne. Nous avons alors dû les porter sur nos dos, parcourir un long chemin sur des routes risquées. Malgré nos efforts, des enfants et des femmes ont perdu la vie, tués par l’artillerie de l’armée saoudienne.
Nous sommes des civils, et il n’y a pas de front militaire dans notre région. C’est un crime de guerre commis par le régime saoudien qui doit être jugé et puni des peines les plus sévères.